Toit en ardoise

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toiture ardoise Thinkstock

La toiture est un élément important de la maison. Elle la protège contre le vent, la pluie et les différentes agressions extérieures. Son rôle est fondamental pour garder son intérieur sain et assurer la pérennité d’une construction.

Les matériaux employés pour couvrir le toit varient selon plusieurs critères :

  • les habitudes régionales ou contraintes architecturales locales ;
  • les autorisations administratives (PLU, permis de construire) ;
  • les contraintes liées à la construction ;
  • la pente du toit ;
  • le climat de la région ;
  • le budget disponible.

Il existe un grand nombre de possibilités pour habiller sa toiture : tuiles en terre cuite, en béton, métalliques, ardoise, bois, shingle, lauze, verre, polycarbonate, acier, zinc, PVC, fibrociment, ou chaume.

Le toit en ardoise est adapté aux toitures en pente, mais ne convient pas pour les toitures arrondies ou les toitures plates.

 

Caractéristiques du toit en ardoise

Le toit en ardoise, comme le toit en tuiles, fait partie des matériaux historiquement les plus utilisés, surtout sur les toitures en pente.

À noter : il existe des ardoises naturelles, extraites dans les carrières, et des ardoises artificielles, appelées aussi ardoises fibrociments, fabriquées industriellement à partir de cellulose.

L’ardoise : une tradition régionale

Chaque région employait des matériaux locaux pour couvrir les toits :

  • Pour certaines, c’est l’argile du sol qui servait à confectionner les tuiles. Elle était ainsi broyée, puis mélangée avec de l’eau et cuite.
  • Pour d’autres, c’est la roche présente naturellement dans le sol, le schiste. Il permet de réaliser des ardoises de couverture ou des lauzes.

Bon à savoir : la Bretagne, le bassin d’Anjou, la Corrèze, les Ardennes, et même certains bancs de schiste près de Morzine sont des exemples typiques de régions où l'ardoise est devenue une tradition.

L'ardoise est le résultat de la compression, pendant des millions d’années, d'une multitude de couches sédimentaires argileuses. Ces couches ainsi formées permettent à la pierre de se fendre dans le sens de la sédimentation, formant ainsi les ardoises que l’on connaît.

Formes des ardoises

Les ardoises présentent des formes différentes en fonction des habitudes régionales :

  • les ardoises rectangulaires sont les plus courantes ;
  • les ardoises en forme d’écaille sont surtout présentent dans le Massif central ;
  • les ardoises en forme de lauzes irrégulières sont surtout présentent dans les Alpes et les Pyrénées.

Les épaisseurs varient aussi :

  • l’ardoise rectangulaire la plus courante a une épaisseur de 3 à 4 mm ;
  • celle en lauze peut atteindre jusqu’à 2-3 cm.

Quel type d’ardoise choisir pour sa toiture ?

Quel format pour quel toit ?

Il existe plusieurs formats pour les ardoises. Leur choix dépend surtout de la pente et de l’exposition au vent et aux intempéries. Plus la pente est faible, plus le format doit être grand, de manière à assurer l’étanchéité du toit.

Le format d’ardoise rectangulaire le plus répandu est de 32 × 22 cm. Il existe toutefois des ardoises plus petites ou plus grandes, à choisir selon la pente de son toit :

  • Sur des pentes de toit accentuées et exposées aux intempéries, comme en Bretagne, on privilégie des ardoises de petite taille (22 × 12, 22 × 16, 25 × 18, 27 × 18, 30 × 18, 30 × 20 cm).
  • Sur des pentes plus faibles, on peut utiliser des ardoises de plus grande taille garantissant l’étanchéité du toit (35 × 22, 35 × 25, 40 × 22, 40 × 25, 46 × 30, 50 × 25, 60 × 30 cm ). On peut ainsi poser de l’ardoise sur des toits ayant une pente de 20 % (minimum admissible), avec des ardoises de 46 × 30 ou 60 × 30 cm.

Bon à savoir : il existe des règles de calcul à respecter scrupuleusement si l’on veut garantir l’étanchéité de la couverture. La réglementation en matière de couverture en ardoise se trouve dans le DTU 40.11.

Bien sûr, plus le format est petit, plus le prix de l’ardoise est faible, mais il faudra plus d’ardoise par m². Par conséquent, le prix au m² sera plus élevé, car il y aura plus de main d’œuvre. Inversement, plus le format est grand, plus l’ardoise sera chère, mais il faudra moins d’ardoise par m².

Il faut compter entre 50 et 70 € le m², mais le prix peut vite s’envoler selon la complexité du toit, la présence de fenêtres, d’un arêtier, de noues ou encore la nécessité d’installer un échafaudage.

Qualité des ardoises

Il existe aussi différentes qualités d’ardoises sur le marché :

  • des ardoises de premier choix ou premier tri ;
  • des ardoises de 2e choix ou 2e tri ;
  • des ardoises de 3e choix, appelées aussi rustique ou classique.

Les principales carrières françaises ont arrêté leur exploitation : ardoisières d’Angers, Morzine, Carhaix. La plupart des ardoises, aujourd’hui, proviennent d’une zone géographique réduite en Espagne : la Galice. Mais chaque carrière dispose de caractéristiques physiques (aspect de surface, durabilité) qui lui sont propres.

Oxydation des ardoises

Certaines ardoises contiennent aussi des minéraux métalliques appelés pyrites, ou pyrite de fer. Certaines sont stables et ne bougent pas dans le temps, d’autres peuvent évoluer et provoquer une oxydation généralisée.

La classification des ardoises a permis de réduire l’importation d’ardoises qui pouvaient potentiellement oxyder sur le toit. Cependant, l’ardoise reste un produit naturel, comme le bois, et peut avoir de temps en temps des défauts plus ou moins marqués comme :

  • la présence de fil de quartz ;
  • la présence de pyrites ;
  • l’empreinte de fossiles.

Avantages et inconvénients du toit en ardoise

Afin de vous aider à faire choix, vous trouverez dans le tableau ci-dessous les avantages et les inconvénients de la toiture en ardoise :

Avantages du toit en ardoise Inconvénients du toit en ardoise
  • Durée de vie (jusqu’à 100 ans pour les ardoises Monument Historique).
  • Conserve bien sa couleur.
  • Écologique (matériau naturel).
  • Permet la ventilation du toit
  • Poids de la toiture faible (sauf pour les lauzes)
  • Pose relativement difficile (pose par un professionnel souvent nécessaire)
  • Couverture lourde qui exige donc une bonne charpente
  • Coût parfois plus onéreux par rapport à certains matériaux plus modernes (bac acier, par exemple)

Comment poser un toit en ardoise ?

Les ardoises posées sur un toit doivent se superposer en trois couches, ce que l’on appelle le « triple recouvrement » ou « pose en tierce ».

Principe du recouvrement

Chaque ardoise posée sur un toit est divisée en 3 parties :

  • Le recouvrement : désigne la surface recouverte par deux épaisseurs d’ardoise.
  • Le faux-pureau : désigne la surface recouverte par une épaisseur d’ardoise.
  • Le pureau : désigne la surface visible ; elle correspond à l’écartement des liteaux.

En effet, seul le pureau et le faux-pureau reçoivent la pluie : directement pour le premier, par capillarité pour le second.

La valeur minimale du recouvrement est fonction :

  • de la pente ;
  • de la région ;
  • du site, de l’orientation ;
  • de la longueur d’écoulement d’eau ;
  • du mode de fixation.

La détermination du recouvrement doit faire l’objet d’une étude particulière pour le cas d’un versant exposé aux vents (il est conseillé de majorer le recouvrement de 10 %).

Le choix du format de l’ardoise dépend du recouvrement adopté. La hauteur des ardoises doit, en outre, être au moins égale à 3 fois la valeur du recouvrement.

Techniques de pose des ardoises sur une toiture

Il existe 2 façons de poser l'ardoise :

  • par clouage ;
  • avec des crochets.

La méthode reste pratiquement la même dans les deux cas :

  • Commencez la pose par le bas. Pour le premier rang, superposez deux ardoises en relevant celle du dessous par une chanlatte :
    • la chanlatte est une latte de bois refendue en biseau qui maintiendra l'inclinaison ;
    • le premier rang doit dépasser d'environ 4-5 cm, ceci afin que le bois ne soit pas mouillé.
  • Réalisez l'arêtier :
    • l'arêtier est l'intersection entre deux versants de la toiture ;
    • il peut être fait en ardoise, en faisant dépasser du pan de toit exposé au vent le dernier rang d’ardoise ;
    • il peut être réalisé en tuile terre cuite ou en zinc.
  • Les découpes éventuelles ne doivent pas être faites à la meuleuse : les arêtes seraient trop coupantes. Utilisez plutôt une enclume de couvreur ou une pince à ardoise, ce qui permet de réaliser des bords épaufrés.
  • Concernant les noues, il est conseillé de réaliser une noue en zinc pour renforcer l'étanchéité de cette zone.
  • Concernant les chatières, fenêtres de toit ou autres points singuliers du toit (cheminée, sortie de ventilation), il existe des techniques de pose afin que l’eau ne pénètre pas à ces endroits.

À noter : l'ardoise possède un endroit et un envers. L'endroit correspond au côté biseauté, qui sera orienté vers le haut, ceci dans un souci d'évacuation des eaux de pluie.

Comment nettoyer un toit en ardoise ?

Le toit en ardoise peut se couvrir, avec le temps, d'algues et de lichens. Cette prolifération retient l'humidité et altère les ardoises, surtout sur la partie de toit exposée au Nord, puisque cette végétation n’aime pas directement les rayons du soleil.

Il convient alors de traiter le toit avec un anti-mousse : un simple pulvérisateur vous servira à le répandre sur toute la toiture.

Quelques précautions, cependant, doivent être prises :

  • Il ne doit pas pleuvoir dans les 48 h qui suivent la pulvérisation pour une meilleure efficacité.
  • Pour préserver votre toiture de toute dégradation précoce, évitez de gratter la mousse installée sur votre toiture.
  • Avant toute utilisation des produits anti-mousses, protégez vos mains avec des gants en caoutchouc.
  • Portez des vêtements adaptés ainsi que des lunettes spécifiques pour préserver vos yeux des effets néfastes des produits chimiques.
  • N’appliquez pas le produit par un temps trop ensoleillé afin d’éviter son évaporation accélérée.
  • Protégez les vitrages (fenêtres de toit) ou les fleurs à proximité de la pulvérisation.
  • Vaporisez ces produits du haut vers le bas pour empêcher son infiltration sous les ardoises.

Par ailleurs, prenez toujours le temps de lire attentivement le mode d’emploi indiqué par le fabricant. En effet, certains produits anti-mousses exigent un rinçage après application, contrairement à d’autres.

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