Largement employé jadis, le cuivre comme revêtement de toiture revient en force sur les toits de nos immeubles et maisons individuelles. Réputé onéreux à l’achat, le cuivre est pourtant économique à la pose et à l’entretien, et apporte aux toitures et bardages une esthétique valorisante et durable. La couverture de toiture en cuivre est possible quasiment partout, dans toutes les régions et à toutes altitudes, à condition de respecter des normes de dimensionnement et de pose.
Composition d’une toiture en cuivre
Le cuivre que l’on pose comme une autre couverture (tuiles, ardoises, zinc…) se présente sous forme de feuilles de faible épaisseur (0,5 à 0,6 mm) et de dimensions variables. La surface de chaque feuille de cuivre dépend des spécifications édictées dans les règles NV65 (pour neige et vent) de 2009, la norme NFEN1991-1-4 et les différents DTU toiture rédigés par le CSTBat, dont le DTU 40.45 qui a donné lieu à la norme NF P34-215.
En règle générale, la largeur d’une feuille de cuivre pour couverture est comprise entre 50 et 65 cm mais sa longueur est variable puisqu’on peut, selon la zone de vent dans laquelle est établie la construction, employer soit de longues feuilles de cuivre, soit des tuiles courtes comme des ardoises mais en cuivre. De même, la pente du toit influe également sur la longueur maximale des feuilles de cuivre pouvant être employées comme couverture.
Le support (charpente, lattes, tasseaux…) sur lequel peut être établie une toiture en cuivre est en général le bois sous forme de volige que l’on choisit principalement parmi les essences de sapin, peuplier, épicéa, pin sylvestre et dont l’épaisseur optimale est de 22 mm.
Fixation des feuilles de cuivre
La fixation des feuilles de cuivre sur la toiture se fait par pointage ou clouage avec généralement des pattes de fixation en respectant le choix des matériaux en fonction de leur classement galvanique, afin d’éviter au maximum les risques de détérioration d’un matériau par électrolyse.
Les pattes de fixation, les pointes et vis d’assemblages du cuivre sur le support sont de préférence en cuivre ou en acier inoxydable. Le soudage du cuivre est possible (facile), voire conseillé, pour des raisons d’étanchéité sur les jonctions, talons de tasseaux et talons de gouttière, entourages de cheminées, etc. On recommande de riveter les feuilles et pattes de cuivre avant leur soudage en employant des rivets en cuivre à tige en bronze.
Pour la fixation des feuilles de cuivre, on proscrit absolument les assemblages de métaux distants dans le classement galvanique et notamment les contacts cuivre-zinc, cuivre-acier galvanisé, cuivre aluminium.
Bon à savoir : dans le classement galvanique des métaux, le cuivre arrive en deuxième position juste après l’acier inoxydable. Le troisième est l’étain, puis le plomb, l’acier (bas carbone), l’aluminium, le zinc et l’acier galvanisé. Le métal le plus bas dans la liste se détériorera par électrolyse au contact d’un autre métal d’autant plus vite que l’écart de classement est important entre ces deux métaux.
Avantages et inconvénients du cuivre en couverture de toiture
Les avantages du cuivre en tant que matériau de couverture de toiture sont nombreux, mais on peut aussi lui reprocher certains inconvénients qui limitent parfois son usage.
Avantages
Le cuivre est plus résistant plus longtemps à la majorité des éléments extérieurs que la plupart des autres matériaux, notamment au regard des risques de chocs (grêle, chute de branches…) mais aussi face au vent (faible épaisseur) et à l’humidité.
La feuille de cuivre est suffisamment souple pour pouvoir épouser des arrondis de toiture et des formes complexes ce qui permet leur pose quasiment sur tous les bâtiments des plus anciens aux plus modernes.
Le cuivre est naturellement antifongique ce qui limite la prolifération des mousses et lichens qui envahissent et finissent par détériorer la plupart des matériaux de couverture.
Une toiture en cuivre est durablement esthétique aussi bien lorsqu’elle est neuve et brillante qu’avec le grisé naturel que prend le cuivre au fil du temps.
Les feuilles de cuivre nécessaires à la couverture de toiture sont légères et faciles à manipuler ce qui réduit considérablement les manutentions pour amener le matériau sur le toit.
Précision : on cite généralement 70 ans en moyenne et parfois 100 ans pour la durée de vie d’une couverture en cuivre. Bien qu’il apparaisse assez rapidement comme oxydé (vert-de-gris), son oxydation le protège durablement de la corrosion et des agressions (pollution, végétaux, retombées acides…).
Inconvénients
Les prescriptions de pose peuvent apparaître contraignantes aux amateurs et notamment au regard des associations métalliques à privilégier ou à exclure. Aussi, la pose de gouttières, d’antennes, de mâts et d’équipements en toiture sur une couverture en cuivre doit répondre aux impératifs galvaniques qu’impose l’utilisation du cuivre.
Le cuivre étant particulièrement lisse, il faut, en zone de montagne notamment, équiper la couverture de crochets d’arrêt neige.
Le prix d’une toiture en cuivre (matériau plus pose) est plus élevé que celui d’une toiture en matériau moins noble, ce qui peut limiter son emploi lors d’une construction ou d’une rénovation à budget serré. Toutefois, à long terme, la pérennité et l’absence d’entretien (démoussage, hydrofugation…) amortissent le prix du toit en cuivre.
Bon à savoir : il est souvent pris comme exemple la comparaison entre un toit en shingle (le moins cher) et un toit en cuivre (un des plus onéreux), où la toiture en cuivre originelle sera toujours en place quand il aura fallu refaire 2 ou 3 fois celle en shingle.
Article
Pose et entretien d’une toiture en cuivre
Bien que la pose d’une toiture en cuivre puisse être réalisée par beaucoup de particuliers aguerris, il est préférable de faire appel à un couvreur afin de bénéficier des garanties de durabilité et d’étanchéité dont bénéficie la toiture en cuivre. L’entretien par la suite est réduit, voire inexistant si les règles de compatibilité galvaniques des métaux ont été respectées (absence de démoussage et de produits hydrofuges).
Article
Prix d'une toiture en cuivre
Environ 30 % plus cher qu’un toit en zinc, le cuivre pour toiture se vend aux alentours de 20 à 30 € le mètre linéaire de feuille de cuivre, prix auquel il faut ajouter entre 20 et 25 €/m² pour la pose par un artisan couvreur qualifié.
À noter : les différents raccords, équipements et gouttières d’un toit en cuivre sont plus onéreux que ceux des couvertures moins nobles. Il faut prendre en compte le nombre de ces équipements pour estimer le coût final et il est conseillé d’en réduire le nombre lors de l’étude de la couverture de la construction ou de la rénovation.