Recouvrement de l'amiante

Sommaire

Les toitures à couverture amiantée sont le plus souvent des toitures en fibrociment ou en béton amianté qui ont été posées avant l’interdiction de l’amiante dans la construction. Par précaution, à tout moment ou par obligation en cas de risque, tout particulier ou gestionnaire d’établissement peut avoir à prévenir les risques que la toiture amiantée fait courir aux occupants, aux employés et au voisinage. Ce n’est pas parce qu’un repérage amiante a décelé des matériaux amiantés en toiture qu’il faut obligatoirement refaire toute la couverture. En effet, des solutions d’encapsulage de l’amiante en toiture et de recouvrement de toiture en amiante sont envisageables et à moindre coût.

Dans quels cas peut-on procéder au recouvrement d’amiante en toiture ?

Un repérage amiante, y compris en toiture, est obligatoire dans certains cas (travaux, rénovation, avant-vente…). Pour les particuliers, c’est souvent à l’occasion du diagnostic amiante obligatoire avant les travaux sur le toit ou avant la mise en vente de leur bien immobilier que le couperet tombe : la toiture en plaques ondulées est en fibrociment amianté (souvent appelé selon une des marques célèbres de l’époque « Eternit »).

L’article L. 4412-2 du Code du travail rend obligatoire le repérage amiante avant travaux (RAAT) en cas de rénovation. Le donneur d'ordre, le maître d'ouvrage ou le propriétaire d'immeubles, de matériels ou d'articles doit en effet faire rechercher la présence d'amiante, préalablement à toute opération comportant des risques d'exposition des travailleurs à l'amiante. Le décret n° 2017-899 du 9 mai 2017 a fixé les conditions et les modalités de ce repérage avant travaux (articles R. 4412-97 et suivants du Code du travail). Concernant les immeubles bâtis, l’arrêté du 16 juillet 2019 est entré en vigueur le 19 juillet 2019. 

Dans le cas de travaux sur la toiture, il faut envisager un retrait de l’amiante et des MCA (matériaux contenant de l’amiante) afin de protéger la santé des intervenants de travaux, mais avant la vente d’une maison, ou avant d’envisager une récupération de l’eau de pluie, selon l’état de conservation des MCA, il peut être possible de procéder à la neutralisation de l’amiante.

Conformément au texte du décret du 4 mai 2012 relatif aux risques d'exposition à l'amiante, c’est le diagnostiqueur immobilier ayant procédé au repérage amiante qui, selon l’état de conservation ou de dégradation des matériaux amiantés, préconise soit un retrait, soit un encapsulage ou un recouvrement, voire simplement des contrôles périodiques si les MCA ne diffusent pas de fibres d’amiante dans l’air.

Bon à savoir : en cas de récupération des eaux de pluie sur une toiture amiantée, la méthode de recouvrement est, avec celle de retrait de l’amiante, la seule qui garantisse que les eaux de pluies ne se chargeront pas de fibres d’amiante en coulant sur la couverture.

Principe du recouvrement de toiture amiantée

Le recouvrement de toiture en amiante est une méthode de confinement des MCA qui interdit la diffusion de fibres d’amiante par l’extérieur, quel que soit le niveau de dégradation des matériaux amiantés de la toiture.

Le principe du recouvrement consiste à poser et à fixer sur la toiture amiantée une couverture supplémentaire qui deviendra celle exposée aux éléments. Ainsi, la nouvelle couverture permettra une requalification « non dangereuse » de la toiture et autorisera la collecte des eaux pluviales qui n’entreront jamais en contact avec l’ancienne couverture amiantée.

Méthodes de recouvrement de toiture amiantée

Si la pose d’une couverture supplémentaire sur la toiture existante ne pose que peu de problèmes, c’est au niveau de la fixation de cette couverture que des techniques ont été développées afin de ne pas exposer les travailleurs à l’inhalation de fibres d’amiante durant les travaux de pose (travaux de dépose ou de confinement d’amiante relevant de la sous-section 4 du Code du travail). On distingue plusieurs matériaux et systèmes de fixation pour un recouvrement de toiture amiantée.

La surtoiture métallique

La surtoiture métallique est constituée de tôles ondulées mais avec un profil spécifique permettant d’épouser parfaitement les ondulations des plaques en fibrociment (pas de 177 mm, ondulation de 63 mm). Elle se fabrique soit en aluminium soit en acier éventuellement zingué ou laqué à la couleur de son choix. La fixation se fait en deux étapes : avant la pose par projection d’un adhésif sur la couverture ancienne, puis, une fois la pose réalisée, par vissage perforant sur la couverture ancienne et/ou sur les poutres de la charpente en traversant tous les éléments sans dispersion de fibres d’amiante dans l’air.

Ce type de recouvrement a pour avantage une pose facile et rapide donc peu coûteuse, ainsi qu’un léger gain en isolation grâce au matelas d’air emprisonné entre l’ancienne couverture et le recouvrement.

La couverture double peau

La couverture double peau est constituée de panneaux isolants en polystyrène expansé comparables aux plaques d’isolation par l’extérieur que l’on assemble sur des rails métalliques cheminant dans les ondulations des plaques de fibrociment en place. Ces rails sont maintenus en place par des pattes glissées sous les liaisons des plaques ondulées amiantées puis vissées sur la charpente. Une fois les plaques isolantes vissées à leur tour sur les rails, elles sont recouvertes d’un revêtement d’étanchéité (shingle).

Ce type de pose est bien évidemment plus long et plus onéreux en heures de main-d’œuvre, mais apporte un important gain en isolation thermique et phonique.

Qui peut réaliser le recouvrement de l’amiante en toiture ?

Alors que seules les entreprises certifiées peuvent effectuer un encapsulage de l’amiante, le recouvrement de la toiture peut être opéré par des entreprises formées sans obligation de certification. Ainsi, le choix d’une entreprise formée est beaucoup plus vaste pour le donneur d’ordre qui peut comparer plus facilement des offres plus nombreuses. Ces obligations de formation et/ou de certification font l’objet des sous-sections 3 et 4 du décret n° 2012-639 du 4 mai 2012 relatif aux risques d'exposition à l'amiante.

À noter : il existe une VLEP amiante (valeur limite d’exposition professionnelle) qui est fixée dans le Code du travail. Cette valeur est depuis le 2 juillet  2015 établie à 10 fibres d’amiante par litre d’air, calculée sur une moyenne de 8 heures. Les travaux de recouvrement ne provoquant pas d’émission de fibres d’amiante (à vérifier avec l’entreprise), les opérateurs sont généralement dispensés du port d’EPI spécifiques au risque amiante durant les travaux de recouvrement.

Dans le cadre d'un repérage amiante avant travaux (RAAT) , l'opérateur de repérage doit:

  • disposer de la certification amiante avec mention (un arrêté du 23 janvier 2020 rend obligatoire cette certification amiante « avec mention » tout en précisant que les opérateurs ne disposant pas de la mention peuvent continuer à réaliser des RAAT dans les immeubles bâtis jusqu’au 30 juin 2020) ;
  • être formé à la prévention des risques amiante ;
  • être en capacité de procéder à l’estimation de la quantité de matériaux et produits contenant de l’amiante afin de permettre au donneur d’ordre d’évaluer les quantités prévisibles de déchets amiantes et ainsi choisir les filières d’élimination adaptées.

Prix du recouvrement de l'amiante

Les tarifs généralement pratiqués par des désamianteurs (certifiés) et des entreprises de recouvrement (pas obligatoirement certifiées) varient en fonction de la surface et de l’accessibilité de la toiture. Il faut compter de 20 à 80 € le m² de toiture à recouvrir en fonction des produits employés, de l’accessibilité de la toiture et de son type de surface (pente, surface simple ou complexe, etc.).

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