Arêtier

Sommaire

Toiture tuiles rouge terre cuite

L'arêtier est un terme générique, notamment utilisé pour la toiture et les éléments qui la composent comme la charpente et la couverture. L'arêtier est une ligne saillante ou un angle sortant et montant, formé par la rencontre de deux pans d'une toiture.

Ce terme est aussi utilisé en menuiserie pour désigner l'arête formée par l'intersection de deux plans inclinés et pour une forme pyramidale.

On retrouve surtout le terme d'arêtier chez les couvreurs car il fait partie des points singuliers de la couverture pour lesquels il faut faire preuve de vigilance. C'est un élément qui participe à la bonne étanchéité d'une toiture et du bâtiment qu'elle couvre.

L'arêtier en charpente

L'arêtier est une pièce de charpente qui forme l'arête de la croupe d'un toit. Le terme d'arêtier est utilisé dans le cadre de la réalisation d'une toiture à 3 ou 4 pans. On met en place dans ce cas des fermes de croupes pour réaliser la charpente du toit à 3 ou 4 pans. Cette ferme de croupe est composée d'un arbalétrier (de demi-croupe) et d'arêtiers assemblés sur une ferme simple. Ce qui fait l'arête ou l'arêtierdu toit sont les deux chevrons disposés de part et d'autre de l'arbalétrier de demi-croupe. Ces deux chevrons sont les supports et le squelette de l'arêtier, angle saillant, du toit à 3 ou 4 pans.

L'arêtier en couverture

Définition

Il désigne l'ouvrage d'étanchéité entre deux versants qui forment un angle saillant montant du bas de pente au faîtage de la couverture.

Sur la ligne d'arêtier, les tuiles sont tranchées biaises pour dégager l'arête, et la traiter afin qu'elle soit étanche à l'eau. Les tuiles tranchées sont éventuellement scellées entre elles et recouvertes d'arêtiers en terre cuite. Ce sont des tuiles comme les tuiles faîtières qui peuvent être scellées à l'aide d'un mortier de chaux.

Pour trancher les tuiles qui vont recevoir les tuiles d'arêtier, on utilise le cordex pour se mettre dans l'alignement de la ligne faîtière et trancher les tuiles 3 cm en retrait.

Les arêtiers peuvent être aussi exécutés avec des noquets métalliques installés en sous-face des tuiles pour assurer l'étanchéité à l'eau : c'est le cas en particulier des couvertures en éléments plats.

Mise en œuvre de l'arêtier au mortier

Dans ce cas, les tuiles d'arêtier (faîtières) sont scellées avec du mortier de chaux ou mortier bâtard. C'est un garnissage étanche réalisé sur la ligne de rencontre des deux pans de toit. Le mortier de chaux (mélange de ciment et de chaux) est le plus approprié car il empêche bien la pénétration des eaux de ruissellement grâce à la chaux. Elle est plus élastique que le ciment trop rigide et sujet à fissuration, qui, dans le cas d'une construction neuve, est mis à contribution. La construction se mettant en place, le mortier a besoin de s'étirer ou de se rétracter sans laisser passer les eaux de ruissellement.

Les tuiles sont posées sur un lit de mortier posé de part et d'autre de la ligne d'arêtier. La fixation des tuiles est alors assurée après avoir éliminé l'excédent de mortier pour une finition propre et solide.

Du mortier est aussi mis entre chaque tuile, en particulier quand elles ne sont pas à emboîtement. Les joints entre les tuiles d'arêtier et les tuiles biaises (placées en dessous) sont aussi calfeutrés au mortier.

Mise en œuvre de l'arêtier à sec

Dans le cas d'un montage à sec (sans mortier), les tuiles d'arêtier (faîtières) sont fixées par des clips, des clous ou collées avec un mastic polyuréthane. Pour assurer cette fixation, une lisse bois est positionnée sur le chevron d'arêtier de la charpente, pour servir de rehausse à la tuile d'arêtier (faîtière).

Avant de poser les tuiles d'arêtier, on met en place un closoir. C'est une pièce métallique, en plastique ou en matériau bitumeux, contribuant à l'étanchéité d'un faîtage suivant les préconisations du DTU 40.2 (Document Technique Unifié). Il vient se positionner sous les tuiles d'arêtier avec une partie centrale ventilée et des parties latérales venant sur les tuiles tranchées de chaque versant. Le closoir est fixé sur la lisse de rehausse, et ses parties latérales sont collées et marouflées pour épouser la forme des tuiles tranchées.

Des précautions supplémentaires sont à prévoir pour les tuiles plates. Les tuiles coupées doivent être relevées du côté de la ligne d'arêtier, avec une latte dite plâtrière de 5 mm d'épaisseur. Un joint mastic est rajouté au niveau des emboîtements, et les tuiles n'ayant plus de tenons ou ergots à cause de la coupe doivent être fixées.

La pose de l'arêtier démarre par la première tuile en bas de pente, dite d'about car elle ferme la tête de l'arêtier pour qu'il soit étanche.

Mise en œuvre de l'arêtier pour une couverture en ardoises

Pour les versants de pente au  moins égale à 30°

Les ardoises doivent alternativement se croiser d'un rang sur l'autre en changeant de versants : les joints sont donc consécutifs. On parle d'arêtier courant ou ordinaire qui ne peut être mis en place qu'en site protégé (peu exposé au vent) suivant le DTU. Si les versants ont des pentes différentes, les joints ne sont plus consécutifs.

Pour les versants de pente inférieure à 30°

À chaque rang, on met en place un noquet métallique plié suivant la ligne d'arêtier. Ce noquet est posé en dessous des ardoises, on dit qu'il est en doublis. On parle d'arêtier fermé. C'est le noquet souvent en zinc qui assure l'étanchéité.

Dans certaines régions, la ligne d'arêtier est recouverte par des corniers, qui sont des éléments de terre cuite cloués ou scellés au mortier.

Prévention pour la mise en œuvre des arêtiers

Il vaut mieux prévenir que guérir : c'est pourquoi il est plus simple d'assurer une bonne mise en œuvre pour éviter les désordres plutôt que d'y remédier une fois qu'ils apparaissent. Il faut donc être vigilant sur différents points pour éviter les mauvaises surprises :

  • La pose des tuiles d'arêtier doit se faire contre les vents dominants. Mal posées, l'eau peut s'infiltrer. Si les tuiles ne sont pas à emboîtement, elles sont scellées entre elles avec du mortier et avec recouvrement de 10 cm.
  • Le mortier doit être mis en place en temps tempéré et sec : entre 3 et 29 °C.
  • Un mortier mal adapté (trop raide ou mal dosé) se fissure et laisse passer l'humidité. Avec le gel il peut éclater et il n'y a plus d'étanchéité.
  • La hauteur de la lisse de rehausse, dans le cas d'un arêtier à sec, doit être adaptée pour assurer un bon recouvrement du closoir sur les tuiles tranchées.
  • Il faut surveiller la bonne tenue du scellement dans le temps : une tuile descellée peut aussi tomber et blesser quelqu'un.

Ces pros peuvent vous aider