Isolation pour un toit plat

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L'isolation pour toit plat est très importante car le toit d'un bâtiment est l'un des éléments qui occasionne la plus de déperditions caloriques en hiver et le plus de risques de surchauffe en été.

 

 

Objectifs, contexte et particularités de l'isolation pour un toit plat

L'objectif de l'isolation du toit plat est de limiter les échanges de chaleur entre l'intérieur et l'extérieur. Cette isolation est couramment réalisée au moyen de panneaux isolants non porteurs qui servent de support continu pour le revêtement d'étanchéité, obligatoire pour les toits plats. Cette solution est d'ailleurs la seule admise sur les toits de tôles en acier nervurées.

Un toit-terrasse offre globalement des performances thermiques plus intéressantes qu'un toit incliné grâce à sa forte inertie et à la durabilité des matériaux employés pour sa constitution et sa forme (on parle de coefficient de forme). L'isolation pour toit plat a une plus grande efficacité grâce à son épaisseur, sa compacité, la qualité des isolants utilisés et la possibilité de continuité de la toiture avec les murs.

Cependant, il ne faut pas négliger une contrainte particulière aux toits plats qui est l'enfermement de la vapeur d'eau. En effet, les toitures plates, très étanches, sont fermées à la diffusion de la vapeur d'eau vers l'extérieur : l'humidité contenue dans le complexe isolant ne peut être évacuée que vers l'intérieur (attention aux problèmes de condensation engendrés).

On peut aussi attendre de l'isolant de toit plat une performance acoustique qui est variable suivant les matériaux utilisés. L'isolant de toit plat doit avoir également une résistance de compression adaptée à la charge permanente de la toiture (protection lourdes – graviers ou dalles de béton sur plot –, terre et végétalisation, passage et éléments posés).

Les différents isolants pour un toit plat

Le choix du panneau isolant se fait en fonction de l'utilisation du toit plat : cela dépend des sollicitations mécaniques, de la nature de l'élément porteur et du revêtement d'étanchéité. Consultez l'avis technique CSTB de l'isolant pour toit plat, car il doit avoir une bonne tenue au poinçonnement et une bonne stabilité pour réduire les conséquences de ses mouvements sur le revêtement d'étanchéité. Voici une liste des panneaux isolants pour toit plat rencontrés avec quelques éléments concernant leur efficacité et leur durabilité :

Les différents panneaux isolants pour toit plat
TYPES - MATÉRIAUX UTILISATION, CONTEXTE

POUVOIR ISOLANT

Perméabilité à la vapeur d'eau

Résistance à la compression

Densité

PARTICULARITÉS

Polystyrène extrudé, plastique alvéolaire.

Panneaux rigides.

Épaisseur allant de 20 à 300 mm d'épaisseur.

Utilisés pour une toiture inversée.

Admis sous membrane d'étanchéité synthétique.

Besoin d'une épaisseur de 200 mm pour atteindre la RT 2012.

Pouvoir isolant élevé Conductivité thermique : 0,025 à 0,032 W/mK.

Perméabilité à la vapeur d'eau nulle.

Bonne résistance à la compression.

Densité : 30 kg/m³.

Résiste mal au feu.

Non altérable en présence de l'eau.

Très bonne durabilité et stabilité dimensionnelle.

Mauvaise performance phonique.

Mousse expansée de polyuréthane plastique alvéolaire.

Panneaux rigides revêtus sur chaque face d'un voile de verre ou papier kraft bitumé.

Admis sous membrane d'étanchéité bitumeuse ou synthétique en partie courante uniquement (pas sur les relevés d'étanchéité).

Besoin d'une épaisseur de 170 mm pour atteindre la RT 2012.

Pouvoir isolant élevé Conductivité thermique : 0,028 W/mK.

Perméabilité à la vapeur d'eau nulle.

Bonne résistance à la compression.

Densité: 40 kg/m³.

Résiste mal à la chaleur et au feu.

Grande sensibilité aux UV.

Insensible à l'eau.

Mauvaise performance phonique.

Laine de roche : panneaux rigidifiés par l'imprégnation d'une résine.

Panneaux rigides revêtus d'un voile de verre enrobé de bitume et surfacés d'un papier kraft.

Épaisseur allant de 45 à 400 mm d'épaisseur.

Destinés aux toitures inaccessibles ou pour les toits plats de pente nulle à structure porteuse béton.

Admis sous membrane d'étanchéité bitumeuse ou synthétique en partie courante comme en relevé.

Besoin d'une épaisseur de 250 à 300 mm pour atteindre la RT 2012.

Pouvoir isolant inférieur aux plastiques alvéolaires.

Conductivité thermique : 0,040 W/mK.

Bonne perméabilité à la vapeur d'eau.

Densité : 40 kg/m³.

Affaiblissement acoustique moyen.

Contribution médiocre au confort d'été.

Laine de verre : panneaux rigides revêtus d'un voile de verre enrobé de bitume et surfacés d'un papier kraft.

Épaisseur allant de 45 à 400 mm d'épaisseur.

Admis sous membrane d'étanchéité bitumeuse ou synthétique en partie courante comme en relevé.

Besoin d'une épaisseur de 250 à 300 mm pour atteindre la RT 2012.

Pouvoir isolant meilleur que la laine de roche.

Conductivité thermique : 0,035 W/mK.

Très bonne perméabilité à la vapeur d'eau.

Densité : 25 kg/m³.

Très sensible à l'humidité.

Affaiblissement acoustique moyen.

Contribution médiocre au confort d'été.

Perlite (roche volcanique) expansée et agglomérée avec des fibres cellulosiques par un liant bitumeux (perlite cellulose).

Épaisseur allant de 20 à 120 mm d'épaisseur.

Panneaux mixtes à la fois minéral et cellulosique.

 

Admis sous membrane d'étanchéité bitumeuse ou synthétique en partie courante comme en relevé.

Besoin de 450 mm d'épaisseur pour atteindre la RT 2012.

Pouvoir isolant équivalent à la laine de verre.

Conductivité thermique : 0,035 W/mK.

Bonne perméabilité à la vapeur d'eau.

Bonne résistance à la compression.

Densité : 150 à 280 kg/m³.

Bonne résistance au feu.

Insensibilité à l'humidité.

Très bonne durabilité et stabilité dimensionnelle.

Mousses de verre cellulaire en panneaux rigides.

Épaisseur allant de 40 à 180 mm d'épaisseur.

Admis sous membrane d'étanchéité bitumeuse ou synthétique en partie courante comme en relevé.

Pouvoir isolant équivalent à la laine de roche ou inférieur.

Conductivité thermique : 0,035 à 0,048 W/mK.

Perméabilité à la vapeur d'eau nulle.

Bonne résistance à la compression.

Densité : 100 à 160 kg/m³.

Bonne résistance au feu.

Insensibilité à l'humidité.

Coût élevé.

Panneaux composites en mousse polyuréthane et perlite cellulose.  

 

 

   

Liège : panneaux d'origine végétale.

isolant naturel (aggloméré expansé).

Épaisseur allant jusqu'à 240 mm.

Besoin de 300 mm d'épaisseur pour atteindre la RT 2012.

Pouvoir isolant équivalent à la laine de verre et de roche.

Conductivité thermique : 0,032 à 0,045 W/mK.

Perméabilité à la vapeur d'eau faible.

Bonne résistance à la compression.

Densité : 80 à 120 kg/m³ (panneau dense jusqu'à 180 kg/m³).

Imputrescible.

Résiste mal au feu.

Bonne résistance aux bruits d'impact.

Fibres de bois : panneaux isolants mous, semi-rigide ou composites.

Épaisseur allant de 22 à 240 mm d'épaisseur.

Besoin de 260 à 370 mm pour atteindre la RT 2012.

Pouvoir isolant inférieur à la laine de roche.

Conductivité thermique : 0,038 à 0,049 W/mK.

Très perméable à la vapeur d'eau.

Bonne résistance à la compression.

Densité 160 kg/m³ pour les panneaux mous.

270 kg/m³ pour les panneaux semi-rigides.

Bon isolant acoustique.

Résiste mal au feu.

Bonne durabilité.

Conductivité thermique : unité permettant d'évaluer le pouvoir isolant d'un matériau. Plus sa valeur est faible plus le matériaux est isolant. La conductivité évalue la capacité d'un matériau à retenir ou à transmettre la chaleur.

À noter : il est préconisé des résistances thermiques R et des épaisseurs suffisantes suivant les règles de performances imposées par les réglementations thermiques. En toit plat, l'isolant varie couramment de 140 à 200 mm, mais avec la RT 2012 et le besoin de performance augmentée on atteint des épaisseurs allant jusqu'à 240 mm, voire 300 mm. Cette augmentation d'épaisseurs entraînent des surcharges non négligeables à prendre en compte. Les surépaisseurs n'apportent pas toujours le gain thermique escompté. La mise en place sur le terrain montre qu'il faut faire plus attention au traitement des ponts thermiques pour améliorer les performances d'isolation.

Mis en œuvre de l'isolant de toit plat

Le principe de la mise en œuvre est décrite dans les documents techniques unifiés suivants : DTU 43.1 (pour un porteur béton), DTU 43.3 (pour un porteur acier) et DTU 43.4 (pour un porteur bois). Dans le complexe toit-terrasse ou toit plat, l'isolant thermique peut être placé à différents endroits :

  1. Directement sur la structure porteuse ou sur la forme de pente rajoutée de la structure porteuse : c'est la pratique la plus courante où l'isolant sert de support au revêtement d'étanchéité. Un pare-vapeur est mis en place avant sous l'isolant.
  2. Sur l'étanchéité, qui est la technique de la toiture inversée : c'est possible uniquement sur une structure porteuse en béton dotée d'une protection lourde (comme des gravillons). dans ce cas, il est préférable d'installer un système de désolidarisation entre le revêtement d'étanchéité et la sous-face de l'isolant.
  3. Sur la structure porteuse mais dessous la forme de pente : disposition délicate.
  4. En sous-face de la structure porteuse : disposition fortement déconseillée car l'isolant ne protège pas la structure porteuse des chocs thermiques. Elle n'est possible que sur un porteur bois pour des bâtiments de petite dimension à forte pente. L'isolant doit être mis en œuvre sous une lame d'air ventilée dans des conditions délicates à gérer (DTU 43.4).
  5. La règle des 2/3-1/3, dans la cas de porteurs en bois ou en acier autorise de disposer une partie de l'isolation en sous-face du porteur : 1/3 de la résistance R recommandée se situe en sous-face. La lame est toujours plus que nécessaire.

On parle de toiture chaude quand le complexe isolant-étanchéité est posé directement sur le support (sans possibilité de circulation d'air) : c'est le cas quand la structure porteuse est en béton ou en acier.

On parle de toiture froide s'il y a un espace ventilé entre l'étanchéité et l'isolant. Quand le support est en bois, les 2 techniques sont possibles.

Bon à savoir : le fait qu'une toiture plate soit végétalisée participe au maintien d'une température constante du support. La végétalisation protège contre les surchauffes (diminution de 1,5 °C en moyenne) et est un complément de l'isolation thermique. De plus la terre végétalisée est un très bon isolant acoustique grâce à sa masse.

Les aides financières pour l'isolation d'un toit plat

Le dispositif « Coup de pouce économies d'énergie » a pour objectif d'inciter les Français à mieux isoler leur logement. En plus du « Coup de pouce chauffage », le « Coup de pouce isolation » incluait les travaux d'isolation des combles, de la toiture et des planchers bas pour les travaux engagés jusqu'au 30 juin 2022 et achevés avant le 30 septembre 2022. Le montant de la prime versée dépendait des revenus du foyer (de 10 à 12 €/m² d’isolant posé). Il est supprimé depuis le 1er juillet 2022.

Les travaux d'isolation effectués dans le cadre d'une rénovation globale peuvent bénéficier d'une prime « Coup de pouce rénovation performante », mise en place par un arrêté du 8 octobre 2020 et modifiée par un arrêté du 11 mars 2021 puis par un arrêté du 10 décembre 2021. Elle concerne les travaux engagés jusqu'au 31 décembre 2025 et achevés au plus tard le 31 décembre 2026. Ces travaux doivent permettre d'atteindre une baisse de consommation annuelle en énergie primaire (sans déduction de la production d'électricité autoconsommée ou exportée) sur le chauffage, le refroidissement et la production d'eau chaude sanitaire d'au moins 55 %. Le montant de l'aide est compris entre 200 €/MWh/an économisés et 350 €/MWh/an économisés en fonction des travaux réalisés, notamment l'obtention d'une consommation annuelle d'énergie primaire après travaux inférieure ou égale à 110 kWh/m², et des ressources des ménages.

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