DTU 20.12

Sommaire

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Le DTU 20.12 concerne la maçonnerie des toitures-terrasses recevant une étanchéité. Il vise à présenter les bonnes dispositions à mettre en place pour éviter les désordres et pour réaliser une étanchéité adaptée au support et à son comportement.

Remarque : le DTU 20.12 vient en complément du DTU 43, série P84 200, relatif à l'étanchéité des toitures plates ou peu inclinées : toitures inaccessibles ou accessibles (piétons, véhicules), toitures végétalisées, toitures à accès techniques, balcons et loggias surmontant des locaux.

Précautions d'utilisation du DTU 20.12

Comme tout DTU, le D.T.U. 20-12  est avant tout un cahier de clauses techniques applicables contractuellement, c'est-à-dire qu'il sert de socle, de base, pour qu'un maître d'ouvrage (porteur du projet de travaux) puisse contracter avec une entreprise. De ce fait, le DTU 20.12 est à compléter en fonction des particularités du projet.

Toute application d'un DTU nécessite une réflexion et des éventuelles adaptations, notamment lors de travaux dans des bâtiments déjà existants réalisés avec d'anciennes techniques.

Le DTU 20.12 se réfère à des produits ou à des procédés capables de répondre techniquement aux normes, de par leur expérimentation reconnue par le CSTB. C'est conforme au principe général des DTU : « On doit bâtir dans les règles de l'art ». Le constructeur et l'entrepreneur se doivent de les connaître et de les appliquer. C'est une référence en cas de contentieux.

Les DTU codifient les pratiques considérées comme traditionnelles. Le CSTB vient compléter avec des avis techniques et l'édition de DTA (documents techniques d'application) pour tous les produits qui se conforment aux DTU.

Bon à savoir : les règles du DTU ne sont pas à confondre avec les règles de performances ; celles-ci sont imposées à chaque construction en fonction de son usage et de sa destination.

Origine et objets du DTU 20.12

Le DTU 20.12 a été officialisé en septembre 1993 et homologué norme française NF P 10 -203-1. Il a subi des modifications, en fonction des évolutions techniques, en 1994, en 2000 et en 2007.

Les sujets traités concernent le dimensionnement des éléments porteurs, les mises en œuvre suivant les sollicitations thermiques subies, les tolérances de planéité et d'horizontalité, les mises en œuvre de pentes rapportées et la mise en œuvre des ouvrages particuliers.

Dimensionnement des éléments porteurs

Le dimensionnement doit être conçu et réalisé suivant les règles de l'art en prenant en compte la classification de la toiture selon la constitution du porteur, sa destination et sa pente, mais aussi les charges permanentes comme le poids de l'élément porteur, des formes de pente rapportées, des isolants thermiques et acoustiques, du revêtement d'étanchéité et de sa protection.

Il faut également prendre en compte les charges variables, comme les charges climatiques (pluie, neige, vents), les charges d'exploitation et d'entretien, et les charges accidentelles (séismes).

Dispositions de mise en œuvre en fonction des sollicitations thermiques subies

Pour les toitures avec isolation thermique, il y a obligation de réaliser des joints de fractionnement (joints de dilatation-retrait) conformément aux règles de l’art en vigueur en regard du matériau de constitution des murs du dernier étage (béton armé ou précontraint, béton banché ou maçonneries).

Il y a aussi une obligation de résistance thermique de l'isolant posé sur la maçonnerie de R ≥ à 1 m² °C/W, dans le cas où les murs du dernier étage sous toiture-terrasse sont constitués en maçonnerie ou en béton non armé.

Les joints de fractionnement de la structure porteuse servent aussi à tenir compte des mouvements du sol de fondation : ce sont des joints de tassement.

Remarque : pour les toitures sans isolant thermique, comme les locaux annexes ou de machinerie (ascenseur) ou les locaux non chauffés destinés au stationnement, des joints supplémentaires sont préconisés (une étude sur les variations thermiques et les retraits doit être réalisée).

Autres dispositions de mise en œuvre

Quel que soit l’ouvrage considéré, des chaînages horizontaux doivent être mis en œuvre au niveau des maçonneries du dernier étage, conformément aux normes des  DTU 20.1 et 26.1. Les réservations dans le gros-œuvre, telles que le passage de canalisations, de gaines, de souches débouchant en toiture, doivent être faites avant la mise en œuvre de l'élément porteur.

Des tolérances sont à respecter par les éléments porteurs lorsqu'ils reçoivent directement l'étanchéité ou qu'ils reçoivent des panneaux isolants non porteurs supports d'étanchéité.

Ces tolérances concernent leur planéité générale sous la règle de 2 m (la flèche doit être ≤ à 1 cm), leur planéité locale sous la règle de 20 cm (la flèche doit être ≤ à 3 mm). Le désaffleurement au droit des joints doit être ≤ 3 mm, leur pente et leur horizontalité (pour les toitures à pente nulle) : pas de retenue d'eau de plus de 2 cm.

Remarque : si l'élément porteur reçoit une forme de pente adhérente, aucune exigence n'est requise. L'état de surface de l'élément porteur doit être celui d'un parement courant de béton surfacé défini par la norme NF P 18-201 (DTU 21).

Dispositions de mise en œuvre des formes de pentes rapportées

Seules sont concernées les formes de pentes constituées de béton ou de liants hydrauliques (forme de pente suivant DTU 26.2).

La surface de l'élément porteur doit être rugueuse, pour permettre l'accrochage de la forme rapportée. Avant sa mise en œuvre, la surface doit être nettoyée et humidifiée. Si des irrégularités de moins de 1 cm sont à rattraper, il faut réaliser un ragréage au mortier de résine.

La forme de pente, d'une épaisseur minimale de 1 cm, est réalisée lorsque son épaisseur est ≥ 30 mm, en béton de gravillons dosé à raison de 200 kg à 250 kg de ciment (norme NF EN197-1) et, lorsque son épaisseur est comprise entre 10 mm et 30 mm, en mortier à adhérence améliorée dosé à 350 kg de ciment (norme NF EN197-1).

Dispositions de mise en œuvre des ouvrages particuliers selon le DTU 20.12

Le DTU 20.12 donne exhaustivement les précisions techniques et pratiques concernant les ouvrages particuliers d'une toiture-terrasse. Le tout est étayé par de nombreux croquis explicatifs.

Voici un bref résumé des dispositions énoncées pour les mises en œuvre.

Les reliefs sont les parties émergentes sur lesquelles l'étanchéité doit être relevée. Ce sont les acrotères, les costières (au niveau des joints de fractionnement), les souches de cheminées ou les murs d'édicules construits sur le toit, des canalisations ou des sorties d'air. Des hauteurs minimales de relief sont préconisées, entre 10 et 15 cm, suivant le type de toit-terrasse et sa pente.

Des dispositions concernent les rives sans acrotères avec ou sans débord. Le débord minimal est de 8 cm, sinon le bord du toit est recouvert d'une équerre métallique.

Les joints de fractionnement doivent posséder un système d'étanchéité et de recouvrement.

Des indications sont données sur les dispositifs de collecte et d'évacuation des eaux pluviales : dimensionnements, quantité des évacuations et des trop-pleins.

Il est tenu compte des particularités en climat de montagne.

Le DTU 20.12 est donc très complet et exhaustif sur les points particuliers appelés points singuliers : ces informations nécessitent une analyse en fonction des besoins de chaque projet de travaux.

Bon à savoir : le DTU 20.12 est disponible auprès de l'AFNOR ou du CSTB, ou accessible en ligne par un portail REEF ou BATIPEDIA du CSTB. Le DTU 20.12 comprend en plus 3 annexes relatives aux classifications des toit-terrasses et à l'implantation des dispositifs de collecte des eaux pluviales.

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