Pureau

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D'une manière générale, le pureau est défini comme la partie visible de l'ardoise ou de la tuile, après la pose de la couverture. On matérialise le pureau comme la longueur vue sur la face supérieure de la tuile ou de l'ardoise, partie exposée sur laquelle s'écoule l'eau.

Le pureau, qu'est-ce que c'est ?

En réalité, cette notion de pureau est plus technique que ça, et diffère entre l'ardoise et la tuile. Elle participe aux conditions à respecter pour mettre en œuvre une couverture en tuiles ou en ardoises.

Pour les deux types de couverture, le pureau a une incidence sur le recouvrement à respecter : en effet, le recouvrement des tuiles ou des ardoises entre elles participe à l'objectif principal d'étanchéité à l'eau d'une couverture.

Le pureau dans la cas d'une couverture en ardoises

La mise en œuvre d'une couverture en ardoise

Pour la mise en œuvre des couvertures en ardoise, on raisonne chronologiquement en fonction :

  • de l'importance de la pente qui va déterminer un principe de recouvrement entre les ardoises ;
  • du principe de recouvrement qui permet de déterminer la taille d'ardoises à utiliser ;
  • de la taille de l'ardoise qui induit une dimension de pureau ;
  • du pureau qui permet de mettre en œuvre le bon lattage sur lequel seront fixées les ardoises.

Le principe de pose des ardoises et le pureau

Les ardoises, de façon classique, se recouvrent suivant des règles variables. Elles sont posées par rangs horizontaux à joints alternés : c'est-à-dire qu'une ardoise recouvre le joint des deux ardoises placées dans le rang inférieur. On distingue alors 3 parties pour chaque ardoise :

  • le recouvrement (R), partie supérieure de l'ardoise qui ne reçoit jamais d'eau directement ;
  • le pureau (P), partie visible sur le toit qui est mouillée par la pluie ;
  • le faux-pureau (FP), situé entre le recouvrement R et le pureau P,  c'est-à-dire la partie cachée par le pureau du rang supérieur.

Le recouvrement est déterminé en fonction du mode de pose : avec crochet, mode le plus utilisé, ou avec clou, méthode ancienne (souvent préconisée aujourd'hui dans les secteurs proches d'un monument classé). L'objectif est que le recouvrement soit suffisamment important pour que l'eau de pluie ne remonte pas jusqu'au bord supérieur de l'ardoise sous l'action du vent ou par capillarité.

La valeur du recouvrement

La valeur du recouvrement est variable suivant :

  • la localisation des travaux : le DTU (Document Technique Unifié) détermine 3 zones géographiques en France et 3 situations d'exposition aux vents et aux pluies ;
  • l'inclinaison des pans de toit exprimée en pourcentage (centimètres par mètre) ou en degrés ;
  • la longueur du rampant (du pan de toit).

Des abaques sont mis à disposition par les fournisseurs suivant ces différents critères.

Exemple : pour une couverture à réaliser dans la région d'Angers, en zone géographique 1 et en situation d'exposition normale, on souhaite une toiture de pente de 42 degrés, soit 90 %, et le rampant fait 5,70 mètres (projection horizontale). Ces trois données permettent de déterminer la valeur minimale du recouvrement R qu'on retrouve dans le tableau (abaque) fourni par le producteur d'ardoises (fiche technique obligatoire). Ce tableau indique que si on pose l'ardoise avec un crochet, ce recouvrement doit être de 85 mm. La valeur se réfère alors à un deuxième tableau donnant les formats d'ardoises utilisables (32,5 cm x 22 cm).

Bon à savoir : plus la pente est faible, plus le recouvrement R doit être important.

Les différents types de pureau

On emploie le terme de pureau pour désigner un mode de pose :

  • On parle de pose à pureau entier qui est la pose classique décrite ci-dessus ; c'est-à-dire dans laquelle chaque rang est décalé par rapport au précédent d'une demi largeur d'ardoise.
  • On parle de pose à pureau développé quand à chaque rang les ardoises sont superposées sur une demi largeur (au lieu d'être accolées comme en pose classique).
  • On parle de pose à pureau découpé dans le cas d'une pose classique à pureau entier, mais avec des ardoises découpées en écaille (bout arrondi), ou en losange ou en tout autre forme.

Le pureau dans le cas d'une couverture en tuiles

Déterminer la valeur du pureau selon le type de tuiles

Contrairement à l'ardoise, ce n'est pas la pente de la toiture qui détermine le pureau. Quand vous réalisez une toiture en tuiles, c'est à vous de vérifier si le type de tuiles employé correspond bien à la pente de votre couverture à réaliser : il suffit de se référer aux tableaux (abaques) fournis dans la fiche technique de la tuile utilisée. Le terme de pureau est employé surtout pour les tuiles de terre cuite dite mécaniques ou à emboîtement.

Chaque type de tuile possède une valeur de pureau moyen indiqué dans la fiche technique du fournisseur (pureau catalogue).

Ce pureau (longitudinal) indiqué permet de déterminer l'écartement des liteaux sur lesquels sont posées ou/et fixées les tuiles. La valeur du pureau correspond en même temps à l'écartement entre les deux ergots ou tenons présents sur la face inférieure de la tuile. Ces ergots ou tenons permettent de maintenir et de caler la tuile entre deux liteaux.

Tester les tuiles pour évaluer la taille du pureau

Cette valeur donnée par le fournisseur est appelée pureau « catalogue », car quand on met en œuvre une toiture, on commence par faire une simulation ou un test des tuiles livrées.

En effet, vous pouvez en mettre plusieurs par terre à l'envers, que vous emboitez longitudinalement grâce à leurs ergots, tenons ou bourrelets qui les calent entre elles (comme si elles étaient disposées sur un pan de toit). Vous mesurez deux fois la longueur totale : une fois en écartant au maximum les tuiles et une autre fois en les resserrant au maximum. Ainsi, vous déterminez une moyenne pour obtenir le pureau réel de pose.

Pour l'emboîtement transversal, vous pouvez aussi procéder  à une simulation, en créant un gabarit avec une ou deux tuiles afin de tracer et de voir comment va tomber la pose. Il existe donc aussi un pureau transversal, partie apparente de la tuile dans le sens transversal plus ou moins mis en évidence suivant la forme de la tuile.

Ainsi vous constatez qu'il existe une marge afin de décaler légèrement les tuiles en terre cuite lors de la pose. Cela permet de s'ajuster pour éviter des coupes en bout de pans de toit longitudinalement et transversalement.

Ces pros peuvent vous aider